Par le biais de réflexions et d’extraits de son journal de voyage personnel, notre collaboratrice nous donne ses bonnes raisons de tenir un carnet de voyage lors de nos aventures autour du monde.
Mes bonnes raisons de tenir un journal de voyage
Lorsque je voyage, j’ai traîne toujours avec moi un journal de voyage, ce petit carnet où je peux laisser couler les mots. Pour celles qui ont l’habitude, vous me comprendrez, mais pour celles qui n’ont pas encore testé, je vous encourage à amener un petit carnet de voyage avec vous lors de vos prochaines aventures. Voici donc mes 5 bonnes raisons d’avoir sur soi un journal de voyage lorsqu’on part à la découverte du monde.
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1. Tenir un carnet de voyage pour se soulager des maux de pays
Écrire un journal de voyage à plus de 1000 km de chez moi m’a plus d’une fois permise de déposer des maux qui pesaient lourd sur mes épaules. Drôlement, je me rendais souvent compte que, ces maux, je les trimbalaient depuis mon propre territoire. Ils me pesaient seulement un peu plus sous le poids de mon backpack.
S’éloigner de la source de nos bleus (blues pour celles qui préfèrent), c’est comme faire dérouler la molette de sa souris sur Google Maps. S’offrir un point de vue de l’extérieur de notre environnement. À différente échelle.
Dans quel lieu je me sens pesante? Qui s’appuie contre moi? À quel moment je m’estime épanouie – ou que je m’estime tout court – ? Qu’est-ce qui me rappelle à ma vie? À la vie qui ferait briller les yeux de l’enfant que j’ai été.
Il y a encore deux jours, je croyais avoir tiré toutes les leçons de ce voyage, puis Bill et Ann ont croisé notre chemin. C’est dingue comme on peut passer des années près de certaines personnes sans en croître d’un millimètre, et à peine quelques heures près d’autres pour en ressortir changé.
-Écrit sur le retour de l’Ouest canadien.
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2. Tenir un journal de voyage pour se fabriquer une boîte de band-aids pour les moments plus difficiles
Hier, j’ai passé la journée sur une route du Québec qu’aucun des pneus de mes bazous n’avait encore mordue. Depuis le siège passager, je regardais ces champs défiler de l’autre côté de la fenêtre. C’était une fraîche journée d’automne abrillée de soleil.
Je me disais que tant de détails, si doux pour les méninges, allaient panser mes bleus sur le moment et finir par se décoller les heures qui suivent, comme un vieux diachylon usé. Ces magnifiques paysages finiront par se détacher de ma mémoire, tout comme le fera cette timide première neige qui déferle actuellement par la vitre du café où je pose mes mots et mes fesses pour rédiger cet article.
Je me dis que c’est bien dommage, puisqu’ils auraient bien pu me servir pour d’autres bleus à venir. J’aurais pu conserver quelques-uns de ces band-aids entre les pages d’un carnet de voyage afin de les user plus tard. Tout comme ces moments que nos proches nous évoquent lors d’un souper. Ces souvenirs, ces détails, qui nous avaient échappés et qui “liftent” aussitôt notre visage de gaieté. Comme du botox ne pourrait jamais le faire.
À l’air de la récupération, permettez-vous de recycler dans votre journal de voyage une couple de détails qui vous rappelleront de petits bonheurs et des raisons de vivre. Faites-le pour ces moments où vous devrez avoir recours à une boîte de premiers soins.
Il fait bon de rappeler à nos yeux où ils ont brillé, à nos mains quelles portes elles ont poussées, à nos nez quelles odeurs les ont choqués, à nos papilles quels mets les ont faites saliver et à nos oreilles quels dialectes elles n’ont qu’à moitié saisis.
Trempée de pluie, je m’abrille du ciel. Il est rose. Mes frissons se décomposent dans ses couleurs chaudes.
-Écrit à Marrakech, Maroc.
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3. Tenir un carnet de voyage pour immortaliser et offrir un brin de féérie à nos successeurs
Alors qu’elle vendait du sirop d’érable sur le sol européen, une bonne amie m’a dit un jour qu’elle comptait commencer à écrire un journal de voyage pour sa fille.
Sa fille qu’elle n’avait pas encore.
Sa fille qu’elle n’aura peut-être jamais.
À la lecture de son message, mes yeux se sont aussitôt mis à briller.
Je ne sais pas pour vous mais, moi, je vis pour ces moments. Mon corps s’en abreuve désespérément. Cette romantique idée d’un avenir incertain, qui, s’il se réalise, fera virevolter des papillons dans l’estomac de votre lecteur. Les tripes de votre amant, de votre enfant, de votre petit-enfant.
Cette vision m’a aussi tenue en haleine à l’écoute du passionné discours de la directrice de la société de l’histoire de ma municipalité. Imaginez trouver, dans le faux-placard d’une vieille maison, un journal intime datant de plus d’un siècle. N’est-il pas enivrant de penser comment ces écrits arriveront encore, après tant d’années, à susciter des émotions. Même suivant la mort de son auteur, et celle de son destinataire.
En quelque sorte, écrire, c’est se rendre immortel.
P.S. J’ai 20 ans et je ne sais pas où je dormirai dans deux jours. J’adore ça.
-Écrit sur la route de l’Ouest canadien.
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4. Tenir un journal de voyage pour permettre de se rencontrer en cours de chemin
Quelle magnifique façon d’écrire que de se laisser un message pour l’avenir. Pour ce qui nous attend, et ce à quoi nous ne nous attendons pas.
Écrire à la 2e personne du singulier pour désigner la première et singulière personne qui compte dans nos vies. S’adresser un message. Se donner rendez-vous.
Où ouvrirais-je à nouveau ce carnet de voyage? Où en sera ma vie, mes passions? Qui sera le plus près de moi? Quel sera mon état d’âme ? Et mon état de corps?
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J’aime imaginer que, dans 20 ans, deux perspectives d’un même être humain s’entrechoqueront. Qu’à un moment, mes naïfs 25 ans pèseront sur la sonnette – si seulement j’en ai une – de mes pondérées 45 ans. Qu’il viendra un temps où je lirai mes pages gribouillées des tracas de cette décennie pour y trouver une insignifiance. Une futilité. Une petitesse.
J’accrocherai mes maux au frigo, comme d’inoffensifs barbeaux d’enfants.
Les gens vont toujours vous dire que ce n’est pas possible. Oui, ça l’est. J’avais un job ordinaire et j’y suis arrivée. À 29 ans, je partais seule faire le tour du monde pendant 1 an et demi.
-Françoise – sur le chemin de son tour du monde – rencontrée et retranscrite à Managua, Nicaragua
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5. Tenir un carnet de voyage pour aiguiser sa plume
Écrire, c’est plus qu’écrire.
Une page blanche, c’est un espace pour soi. Un endroit où seuls les mots qui te définissent ont place. C’est un espace sans danger, libre, où l’on peux s’étendre, noir sur blanc.
Un endroit où il es permis de faire couler des mots, laids comme beaux, sans censure.
Une page blanche, c’est aussi une toile vierge. C’est un outil artistique.
Une page blanche, c’est la parfaite date imparfaite avec soi.
Une plage blanche, c’est un outil d’apprentissage. De quoi faire croître la maîtrise de sa langue, et la maîtrise de ses émotions.
Une page blanche, ça peut devenir un journal de voyage, un journal intime, un roman, un documentaire, un périodique.
Une page blanche, c’est tout ce dont tu veux en faire. Et plus encore, c’est tout ce dont tu peux en faire.
Tu commets à l’excès, émets des cris et chante des airs milles fois fredonnés, puis tu te retrouves seule dans une mêlée étrangère. Tes mots ne valent que des airs embêtés.
Ta langue n’est plus une arme.
Tu te taies et te drapes dans un dialecte tiré du charme.
Ramassis de finesse qui devient vacarme.
Bouche cousue, face à soi-même, tu rencontres la cohue sous ta surface.
Privée de ta voix, tes sens s’éveillent.
Ton cristallin se dégonfle pour laisser la rétine mirer un peu plus loin que l’écho de ton cliché étampé sur la vitrine.
-Écrit à Grenade, Espagne.
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2 Commentaires
Marika, you write well. Enjoyable to read, though it was via Google translate. I usually keep a journal of my travels but it is nowhere near as artistic as yours. Mine is a smattering of facts, along with photos, that are meant to trigger deeper memories – a few details of people I met or where I stayed, such as hosts of a “casa particular” on my first international cycle trip in 2005 in Cuba. Along with mundane facts such as kilometers travelled each day. On the final day when my bike was unattended as I checked into my pre-departure hotel, my journal was stolen! Other items in my front panier were untouched (my camera!) but paper products were prized in Cuba.
Hi Paul! Thanks very much for your comment. I am so sorry for your lost in Cuba. By chance: a picture paints a thousand words. Keep collecting your gateway proofs! Even if it is not poetic, time will give them a countless value trough the eyes of your loved ones… And even trough your’s!