Dans ce portrait de voyageuse, on rencontre Katrine, qui mène depuis 2020 un mode de vie bien excitant : la vanlife. Découvrez les réalités qui entourent le fait de voyager et de vivre en van (avec un animal de compagnie!) dans cette entrevue inspirante.
Elle quitte tout pour vivre et voyager en van avec son chat
C’est en novembre 2020 que Katrine Losier quitte son douillet condo de rêve sur la rive-sud de Montréal pour sauter à pieds joints dans un mode de vie nomade. Il ne va pas sans dire que ce vertigineux saut vers la vanlife détonne inévitablement avec sa vie antérieure laquelle, à sa manière, roulait elle aussi à la vitesse grand V: boulot de 9 à 5 du lundi au vendredi, le tout accompagné d’un baccalauréat en éducation à temps partiel.
Avec plus de 36 000 km de route à leur actif, Katrine et son chat Siméon parcourent désormais les routes de l’Amérique en van, les cheveux et les oreilles dans le vent, à bord de Margot, sa Promaster 2500, convertie par la compagnie Vanlife MTL.
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Portrait de voyageuse : Le parcours de Katrine en 10 questions
Dans ce portrait de voyageuse, découvrez Katrine qui a fait le grand saut pour vivre la vanlife et qui a décidé de voyager et vivre en van avec son chat Siméon. Une entrevue typiquement féminine!
1. Qu’est-ce qui t’a poussé à te tourner vers la vanlife?
Je voyage à chaque année depuis mes 18 ans et je viens de passer le cap des 33 ans en mai dernier. Je suis passée des voyages tout inclus aux voyages backpack seule en Thaïlande. J’ai toujours eu une âme voyageuse passionnée par la découverte.
Avant la pandémie, je m’envolais en moyenne trois fois par an. C’est à la suite d’un été bizarroïde, sous trame sonore de pandémie, que mes valeurs ont été confrontées, et que j’ai décidé de prendre rendez-vous avec Vanlife MTL afin de visiter leurs vans et de voir les options qui s’offraient à moi.
Dans la même semaine, j’ai fait évaluer mon condo et, la semaine suivante, j’acceptais une offre d’achat. Tout s’est fait en 10 jours pile-poil! Ça s’est passé tellement vite! Pensez-vous que je suis tombée en amour avec leurs vans? Je pétillais!
Dans la même semaine, j’ai fait évaluer mon condo et, la semaine suivante, j’acceptais une offre d’achat. Tout s’est fait en 10 jours pile-poil! Ça s’est passé tellement vite! Pensez-vous que je suis tombée en amour avec leurs vans? Je pétillais!
Faire une transition comme celle-ci en peu de temps m’a pris 2 ans de réflexion, de jalousie, de “moi aussi je veux faire ça voyager en van!” Rêver c’est beau, mais je n’allais pas plus loin dans les étapes à franchir. Il a fallu que des évènements inattendus surviennent et que des portes se ferment pour me faire plonger à pieds joints dans cette aventure de vanlife.
2. Comment as-tu vécu la transition d’un mode de vie plus conventionnel à celui de la vanlife?
Vous savez, j’ai pleuré lors de chaque transition ; quand j’ai signé la promesse d’achat, quand j’ai vendu tous mes meubles, quand je suis partie de mon condo, quand j’ai quitté mes amis et ma famille… Ahhhh! Ces multiples deuils, aussi petits soient-ils, que j’ai eu à faire! Ce n’est pas facile de tout laisser derrière soi et de croire en l’invisible, en ce qui n’existe pas encore.
J’ai habité avec mon meilleur ami de novembre 2020 à juin 2021. Entre cela, j’ai reçu ma van Margot à la fin février 2021, puis j’ai terminé mon baccalauréat dans ces mêmes dates. Afin de bien organiser mon départ pour la vie de van financièrement, j’ai également travaillé jusqu’en juin 2021.
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3. Quel fut ton itinéraire de départ de ce voyage en van et quelles furent tes destinations coups de coeur?
J’ai toujours voulu aller aux Îles-de-la-Madeleine. Comme je n’étais mentalement et financièrement pas prête à partir trop loin de Montréal avec ma van, c’est là que ma vanlife, mon itinéraire de nomade a débuté. Une fois là-bas, j’ai fait un échange de service à peu d’heures par semaine dans une auberge de jeunesse afin d’avoir une place de stationnement et ainsi éviter les tickets de boomdocking (dormir sans payer).
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Ce système de troc m’allait parfaitement, car il me permettait d’assister gratuitement aux spectacles et aux cours de yoga, ainsi que d’avoir accès à une douche et à une buanderie. À noter que les îles ne sont pas van friendly, et c’est très compréhensible, dû à sa superficie et à son écosystème. Je vous recommande donc d’être prévoyant si vous voulez y voyager en van. J’y suis restée deux mois et demi et j’ai tout même A-D-O-R-É! Oui, pour ses couchers de soleil à couper le souffle, mais surtout pour tous les gens que j’ai rencontrés. Les expériences ne se tirent pas d’un paysage paradisiaque, mais de la chaleur des humains avec qui on vit un moment.
Vers la fin août, je m’ennuyais de mes proches donc je suis revenue deux semaines dans les alentours de Montréal pour ensuite repartir, le coeur rempli, vers la Gaspésie. J’y suis aussi restée deux mois et demi, et ce, majoritairement dans le coin de Gaspé. Encore une fois, j’ai vraiment aimé!
Quand on décide de vivre en van sur la route, on rencontre tellement de gens avec ce même mode de vie. On crée une communauté vanlife autour de nous. On a des coups de coeur, puis on se suit pendant un court ou un long moment. On se dit ensuite à la prochaine pour finir par se recroiser un autre tantôt.
En novembre dernier, je partais vers l’Ouest canadien avec deux autres vans. Vivre la route ensemble, partager des moments, des repas, des lieux, des émotions, c’est tellement magique!
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Je me suis dirigée vers une petite ville de ski appelée Fernie, en Colombie-Britannique. C’est là que j’ai été confrontée à mon premier hiver en van, à l’anglais et à la solitude. Je suis restée, là aussi, deux mois et demi. Il a tellement neigé en décembre, qui s’est suivi d’un froid intense, que je n’ai sincèrement pas vraiment trippé de vivre en van dans ces conditions! C’était difficile de gérer la van, même si elle est quatre saisons.
C’est ce qui m’a amenée à partir vers la Californie, plus précisément à San Diego, qui est assurément ma destination coup de coeur! J’y ai passé un mois et quelques poussières en tout et pour tout. La vanlife y est bien acceptée et les plages sont à couper le souffle.
4. Côté financier, as-tu établi un budget et réussis-tu à le respecter? Est-ce avantageux d’adopter la vanlife? Et est-ce que tu vis avec tes économies ou travailles-tu sur la route?
Pas de secret, les vans aménagées par des compagnies ne sont pas vendues à petits prix. Je lève mon chapeau à celles et ceux qui convertissent leur van par eux-même. Oui, cela peut considérablement réduire les coûts, mais c’est INTENSE. Avec Vanlife MTL, j’ai eu l’option d’étendre le prêt sur ma van sur 15 ans, ce qui me donne des paiements semblables à un 4 et demi dans Montréal.
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Par ce fait, je dois donc travailler en même temps que voyager puisque j’ai des paiements mensuels. Par contre, c’est une belle façon pour rencontrer et créer de nouvelles amitiés passagères. Avec mon champ d’expertise et mon baccalauréat en éducation, j’ai débuté l’an dernier la suppléance dans les écoles. C’était la meilleure option pour faire des sous sans me mettre disponible cinq jours par semaine. Je peux ainsi prendre le temps de visiter, de me déposer, de vivre!
Bien sûr, ça mérite de la planification dans mes déplacements, car je dois ouvrir mon dossier dans chaque commission scolaire pour laquelle je travaille. C’est parfois ardu, mais pour me faciliter la tâche, j’ai créé un dossier dans mon ordinateur avec tous les documents nécessaires. Je suis devenue une pro! Et puis, j’ai le temps de faire cela comme ma vie en van est slow.
La commission scolaire la plus intéressante pour mon mode de vie est celle de la Colombie-Britannique, car elle regroupe plus d’une quarantaine d’écoles francophones réparties partout dans la province. Je peux donc me déplacer aux deux ou trois mois dans des secteurs différents tout en visitant.
Sinon, j’ai adoré travailler dans les alentours de Gaspé! Je compte sérieusement y retourner puisque mon dossier scolaire y est ouvert pour 2 ans.
Je n’ai pas encore travaillé aux États-Unis. J’imagine qu’obtenir un permis de travail peut être réaliste en scolaire, mais TRÈS compliqué! Je n’avais pas envie de chercher un emploi considérant que je ne suis pas parfaitement bilingue. J’ai donc vécu sur mes économies pendant mon séjour en van en Californie. C’est l’avantage d’être suppléante: tu n’as qu’à te mettre disponible/non-disponible lorsque tu en as envie.
Le fait d’être suppléante me procure la liberté recherchée. Depuis mon départ, on m’a offert des contrats, mais je les ai tous refusés. Ils me limiteraient trop dans cette légèreté quotidienne.
Le fait d’être suppléante me procure la liberté recherchée. Depuis mon départ on m’a offert des contrats, mais je les ai tous refusés. Ils me limiteraient trop dans cette légèreté quotidienne.
Ah oui, et à Fernie, j’ai aussi travaillé à temps partiel à la station de ski de Fernie Alpin Resort. De cette façon, j’avais accès à une passe de ski gratuite d’une valeur de 2000$ pour la saison (ou 150$ par jour). Une fois de plus, j’ai vraiment aimé cette expérience!
5. Décris-nous une journée typique (bien que ton mode de vie de vanlife soit atypique) depuis que tu as décidé de vivre en van?
Lorsque je ne travaille pas, je suis souvent en mode slow morning. Premièrement, j’ai Siméon qui vient me ronronner au visage dès que je bouge un orteil. Si la température le permet, je lui mets son harnais et j’ouvre la porte coulissante pendant que je fais mon café.
Je finis par rejoindre des amis, ou faire une activité ; randonnée, ski, lire dans un café, marcher, aller dans une friperie.
Le soir, j’adore faire des soupers collectifs. Le partage fait partie de l’aventure du voyage en van.
Sincèrement, mes journées se ressemblent sans nécessairement se ressembler. Je me laisse guider chaque jour.
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6. Tu voyages avec tes chats Siméon et Obélix, ont-ils toujours été à l’aise de voyager en van avec toi? Comment ça se passe la vie en van avec eux?
Je suis une amoureuse des chats! À vrai dire, il n’y a que mon rouquin Siméon qui voyage en van avec moi, car Obélix a 15 ans et il DÉTESTE la voiture. Il cohabite avec mes parents.
Initialement, je suis partie sans animal dans cette aventure. Ayant toujours vécu avec des chats depuis mon enfance, il me manquait quelque chose! C’est trois mois plus tard que Siméon est apparu dans ma vie. Ce chouchou roux n’avait que deux mois lorsque je l’ai adopté. C’était clair, je voulais un bébé chat afin d’être certaine qu’il s’adapte le plus facilement possible à la vanlife.
J’ai trouvé Siméon sur internet et il vient d’Amqui, en Gaspésie. C’est cliché, mais on était destinés l’un pour l’autre. Chaque personne qui le rencontre me dit qu’il agit comme un chien. Il adore être à l’extérieur, flâner sur la plage et observer tout ce qui l’entoure.
La question la plus récurrente est certainement en lien avec les hautes températures. Qu’est-ce que je fais avec Siméon puisque je n’ai pas d’air climatisé dans la van? C’est assez simple: j’allume mes deux MaxxFan (fan au plafond). L’une tire l’air et l’autre la pousse. Cela fait une bonne circulation. Je me stationne à l’ombre et je mets des pare-soleils dans toutes mes fenêtres. Je reviens le voir à mes pauses. Sans blague, il y a toujours des solutions. Aux États-Unis c’est facile, car je peux amener Siméon partout, même à la microbrasserie, au Tattoo shop et au Costco!
Je crois qu’il vit sa best life. Il est habitué aux différents environnements. J’observe toujours ses comportements. Ceux-ci m’indiquent ses limites.
7. Quels sont les points forts de la vanlife à ton avis?
Les points forts de la vanlife, je dirais :
– La vanlife offre un sentiment de liberté, de sentir que je peux tout choisir.
– Vivre en van signifie également avoir tout à portée de main.
– Le fait de voyager en van me permet de dormir dans des endroits incroyables, tout en appréciant également mes nuits dans les stationnements du Walmart.
– Voyager en van me permet de faire une panoplie de belles rencontres qui me font grandir.
C’est tout simplement riche pour le coeur la vie de vanlife!
8. La vanlife fait rêver, mais doit parfois avoir son lot de complications. Nommes-nous les difficultés marquantes que tu as rencontrées au cours de tes périples?
Les hivers à -30 degrés Celsius ne sont clairement plus pour moi. Je prévois déjà mon prochain hiver au chaud. Lors des froids intenses à Fernie, j’ai eu des problèmes de batteries, un tuyaux qui a gelé, c’était difficile de se ravitailler en eau, sans parler de rester prise dans la neige… Même si ma van est 4 saisons, elle n’est clairement pas faite pour des températures aussi froides. Heureusement, j’étais bien entourée et j’avait un bon système D.
Être constamment en adaptation aux nouveaux environnements c’est également difficile lorsqu’on décide de vivre en van. Arriver dans un nouveau lieu qui nécessite d’être apprivoisé et observé. Chaque ville a ses propres règles par rapport à la vanlife.
Être constamment en adaptation aux nouveaux environnements c’est également difficile. Arriver dans un nouveau lieu qui nécessite d’être apprivoisé et observé. Chaque ville a ses propres règles par rapport à la vanlife.
Il faut aussi apprendre à bien gérer son stress. Vous savez, les bobos que l’on traîne dans notre quotidien seront encore présents en vanlife, même si tout semble plus beau. Croyez-moi, même si un matin je suis accompagnée du plus beau des paysages, il m’arrive tout de même de ne pas me sentir bien et de vouloir seulement rester au lit. Oui, il m’arrive d’avoir de mauvaises journées, puis non ce n’est pas toujours tout beau. On ne peut pas fuir nos blessures. Au contraire, elles referont surface lors des moments les plus critiques.
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9. Quels conseils donnerais-tu aux femmes qui souhaitent tout quitter pour vivre et voyager en van, comme toi?
Ne t’imagine pas tous les scénarios possibles parce que tes champs de connaissance et de vision ne voient que 5% de la réalité. On ne sait pas ce qu’on ne sait pas. Alors s’imaginer quelque chose ce n’est que la partie consciente. Le reste c’est de l’inconnu, des surprises et des clins d’oeil de la vie.
Si tu décides de vivre et voyager en van, laisse-toi surprendre! Fonce une étape à la fois. Le processus se fera naturellement si c’est dû pour fonctionner. Sois ouverte et prête aux changements.
Laisse-toi surprendre! Fonce une étape à la fois. Le processus se fera naturellement si c’est dû pour fonctionner. Sois ouverte et prête aux changements.
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10. Quels sont tes prochains projets / objectifs et comptes-tu voyager et vivre en van longtemps ?
Un projet en amène un autre. Je crois que la vanlife sera terminée pour moi au moment où j’aurai une autre inspiration, un autre projet. À mon départ, je m’étais donné 3 ans. C’est l’avenir qui me dira si ce sera plus ou moins.
Une chose est sûre, c’est que je vais rester dans les voies du minimalisme. Je rêve d’une mini maison, d’une terre et de simplicité.
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* Cet article a été rendu possible grâce à la collaboration de notre auteure, tous les propos et les expériences demeurent les siens et ceux de son invité. Ils comportent également des liens affiliés de partenaires, choisis judicieusement par l’équipe de LVDQ, pour vous aider dans la planification de vos voyages en van .