Dans ce portrait de voyageuse, on rencontre Marie-Kloé, une jeune aventurière qui a décidé de se lancer dans une aventure de voyage en auto-stop. Un voyage sur le pouce qui l’a amenée de l’Alaska à la Californie. Découvrez cette jeune femme inspirante dans cette entrevue typiquement féminine!
Un voyage en auto-stop de l’Alaska à la Californie
Du plus loin que je me souvienne, Marie-Kloé a toujours été aventurière. Quand elle m’a parlé de son idée de voyage en auto-stop à travers l’Ouest canadien et américain pendant près de trois mois, j’ai tout de suite pensé que ça la représentait tout à fait. Elle est le genre de fille active qui ne reste pas en place, qui déborde d’énergie et d’idées folles et qui adore aller à la rencontre des gens ! Pour vous imager le tout, ce serait le genre de fille qui va demander à son médecin si elle peut continuer à faire des pirouettes pendant sa grossesse ou encore si elle peut faire l’ascension d’une montagne perdue au fin fond de l’Azerbaïdjan.
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Cette joie de vivre et cette témérité ont toujours été des qualités que j’admirais chez elle et qui m’ont inspirée à me lancer dans différentes aventures à mon tour. Marie-Kloé est une fille simple et facile d’approche. En d’autres mots, c’est l’amie que tout le monde aime et qui rend animée n’importe quelle soirée ennuyeuse. Je vous laisse la découvrir et vous raconter l’histoire de son voyage à travers l’Ouest qui saura certainement vous inspirer à franchir le pas. Vous pourrez ensuite vous lancer dans de folles aventures qui vous permettront d’aller à la rencontre d’humains fabuleux et ainsi vivre des expériences uniques et tout ça avec un petit budget !
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N.B. Sur la photo principale de l’article, veuillez noter qu’il s’agit du bus ayant servi au tournage du film Into the wild qui se trouve à Denali en Alaska.
Portrait de voyageuse : L’expérience de voyage sur le pouce de Marie-Kloé en 10 questions
Dans ce portrait de voyageuse, découvrez Marie-Kloé, une jeune femme inspirante. Une entrevue typiquement féminine!
1. Commençons avec les présentations, parle-nous un peu de toi et de comment tu as commencé à voyager sur le pouce.
Je me présente, Marie-Kloé Nadeau, 30 ans, ergothérapeute de profession, aimante de la nature, des voyages, du sport et nouvellement maman. Au moment de mon voyage dans l’Ouest, j’étais alors âgée de 25 ans et nouvellement en couple depuis 4 mois (toujours en couple avec le même, comme quoi, partir 3 mois après 4 mois de relation ne brise pas tous les couples, au contraire !). Plusieurs me considèrent chanceuse de pouvoir voyager autant, mais je crois que tout le monde est (en partie) responsable de sa propre chance (faire des compromis pour pouvoir faire ce que l’on aime).
Comme je travaille en pédiatrie, c’est souvent plus mollo l’été puisque les enfants sont en vacances également. Lorsque j’ai lancé cette idée à ma boss en or, elle a accepté de me laisser partir pour l’été. J’ai dû mettre sur pause ma clientèle ou la transférer à d’autres ergothérapeutes. C’était un risque financier, mais qui en a valu la peine.
Je suis le type de voyageuse qui voyage au jour le jour. Je ne suis pas du genre à réserver mes auberges jeunesse à l’avance (voir aucune, ce qui crée parfois de mauvaises surprises, mais bon…). Je lis un peu sur ma destination avant un voyage pour ne pas passer à côté d’un « must », mais j’aime mieux apprendre sur place en rencontrant les locaux ou en obtenant l’avis de d’autres personnes. Je n’aime pas organiser mon trajet d’avance puisque, lorsque j’aime une place, j’aime bien y rester longtemps et passer vite à travers les endroits que je n’aime pas.
Ma première expérience à faire du pouce a été en Argentine. Mon amie et moi avions lu dans le Lonely Planet qu’il y avait deux routes pour se rendre à un village. Une qui se faisait facilement en autobus, mais sans attrait touristique et l’autre, une super route pleine de beaux paysages et de randonnées possibles, mais sans transport collectif. Les locaux voyagent donc en pouce à cet endroit-là. On ne voulait pas manquer l’occasion de voir ces beaux paysages et on s’est donc dit qu’on allait se déplacer à la manière des locaux, et donc, faire le voyage en auto-stop.
Je ne vous cacherai pas qu’à 20 ans, nous étions bien gênées au départ de faire du pouce, surtout que c’est un camionneur qui nous a ramassées pour notre première expérience en auto-stop et qu’il avait probablement l’équivalent de deux plants de coca dans sa bouche pour « lutter contre l’altitude » qu’il disait haha !
Finalement, après quelques expériences de voyage sur le pouce, nous nous sommes vite aperçues à quel point notre type de voyage avait changé. Au lieu de « chiller » avec d’autres touristes, on rencontrait plein de gens de la place qui, en plus, nous faisaient découvrir leur petit village, nous amenaient dans leur famille, à des fêtes et à des endroits magnifiques que seuls les gens du coin peuvent connaître. On a donc rapidement pris la piqûre pour ce genre de voyage et on a donc décidé de faire la majorité de nos voyages par la suite en auto-stop (Hongrie, République tchèque, Autriche, du Texas à la Californie, Chili et Argentine).
Finalement, après quelques expériences de voyage sur le pouce, nous nous sommes vite aperçues à quel point notre type de voyage avait changé. Au lieu de « chiller » avec d’autres touristes, on rencontrait plein de gens de la place qui, en plus, nous faisaient découvrir leur petit village, nous amenaient dans leur famille, à des fêtes et à des endroits magnifiques que seuls les gens du coin peuvent connaître.
2. Dans l’aspect organisation et préparation du voyage, penses-tu que n’importe qui pourrait faire ce genre de voyage en auto-stop ?
Ce type de voyage n’est clairement pas pour tout le monde puisqu’il faut savoir s’adapter à plusieurs situations (ex. : marcher longtemps pour trouver un endroit où dormir puisqu’on ne trouve pas d’auberge avec de la place, se rendre compte qu’il y a un festival dans le village où l’on est et que tous les commerces sont fermés, etc.). Bref, j’adore l’imprévu autant positif que négatif. Au final, ça fait toujours des belles histoires à raconter… même si, sur le coup, ce n’est pas toujours trippant de devoir dormir dans une station d’autobus parce qu’on a mal regardé les heures d’autobus puisque c’est un jour férié…
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Il ne faut pas être le genre de personne qui aime tout planifier, car on n’a absolument aucun contrôle lorsqu’on fait un voyage en auto-stop. Les gens peuvent te déposer au milieu de nulle part, ou, au contraire, t’inviter dans leur chalet pendant trois jours ! Il ne faut donc pas être le type de personne qui a un itinéraire très précis, sinon, on passe à côté de l’essence du voyage sur le pouce.
L’outil par excellence de planification de voyage
Pour celles qui adorent planifier leurs voyages, vous serez ravies d’apprendre qu’il existe un outil hyper complet de planification et de gestion de voyage. Créé par deux Québécois, dont Nathalie, fière voyageuse du Québec, Planning Motion est l’outil en ligne à avoir. Ça fonctionne sur un plan d’abonnement et cette application vous permettra d’avoir au même endroit le calendrier interactif de votre voyage, votre itinéraire sur une carte (qu’il est possible de partager), les informations et documents de vos réservations d’hébergements, de transports, etc, les dépenses converties en une seule devise, des listes de planning, un PDF complet du voyage et bien plus. L’essayer, c’est l’adopter!
Plus particulièrement, je déconseille fortement de faire du pouce dans les situations suivantes :
- Une fille seule pour une question de sécurité. De mon côté, nous étions toujours deux (une assise en avant et l’autre à l’arrière avec un plan d’évacuation bien précis (canif, bear spray à la portée de la main, roche pointue).
- Un voyage serré dans le temps. Si tu es pressée, oublie l’auto-stop.
- Les gens qui aiment le confort, les gens stressés ou les gens qui n’aiment pas les imprévus. Lorsqu’on voyage en auto-stop, c’est faire face à beaucoup de situations inattendues (ex. : se faire arrêter par la police, ne pas trouver d’endroit où dormir, etc.). Je recommande aussi d’avoir une tente avec soi pour ne pas finir à dormir à la belle étoile si jamais il n’y a aucune place de disponible.
Il ne faut pas être le genre de personne qui aime tout planifier, car on n’a absolument aucun contrôle lorsqu’on fait un voyage en auto-stop.
3. Parle-nous de comment est né ce projet de voyage en auto-stop et de la préparation de celui-ci.
La naissance d’une idée
J’ai toujours fait beaucoup de randonnées en montagne et une ancienne amie avec qui j’avais travaillé dans un camp de vacances m’a contactée pour aller faire une ascension dans Charlevoix. On est donc partie camper en haut d’une montagne et on a eu cette idée folle de se crinquer à faire un voyage ensemble sur le pouce l’été d’après. Naturellement, c’est le genre d’idée que tu lances en l’air autour d’un feu de camp et qui meurt plus vite que la dernière flamme de ton feu.
Au cours de cette année-là, on se relançait souvent à savoir si l’autre « chockait » l’idée du voyage. En plus d’avoir les deux un emploi « d’adulte », nous avions rencontré nos amoureux cette année-là. On pensait donc forcément que l’une ou l’autre allait abandonner le projet. Finalement, au bout d’une année à discuter de temps en temps au téléphone (elle habite Montréal et moi Québec), on s’est rejoint un 11 juin à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau !
L’organisation et l’itinéraire
Comme mentionné dans ma description, je suis beaucoup du type à voyager au jour le jour. On avait donc organisé notre billet d’avion pour l’allée, mais aucun pour le retour pour ne pas se stresser dans le temps. En effet, dans un autre voyage en auto-stop dans le Sud-Ouest américain, nous avions un mois pour faire Texas-Californie, on a donc refusé plusieurs invitations puisque nous avions trop peur de manquer notre vol de retour. Comme on avait trois mois pour ce voyage-là, on ne voulait avoir aucune barrière et on s’est donc dit que deux à trois semaines avant la fin, on allait regarder les billets de retour selon l’endroit où on allait être. On a choisi l’Ouest canadien et américain principalement pour l’aspect montagneux.
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Nous voulions un voyage de randonnée, mais on voulait aussi pouvoir installer notre tente un peu partout sans trop se stresser. On a donc choisi le Canada et les États-Unis en majorité pour cela. En plus, en juin, il fait clair pratiquement 24 h en Alaska alors ça l’aidait pour piquer notre tente un peu partout. Pour notre itinéraire précis, nous avons changé à multiples reprises de plan. On a laissé tomber l’Alberta puisque nous étions rendues à Victoria et que le traversier pour se rendre dans l’État de Washington était là. On ne voulait pas revenir sur nos pas et faire un détour vers l’Alberta. Aussi, je ne vous cacherai pas que le Yukon nous a charmées par ses nombreuses montagnes beaucoup moins touristiques que l’Alberta !
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Nous voulions un voyage de randonnée, mais on voulait aussi pouvoir installer notre tente un peu partout sans trop se stresser. On a donc choisi le Canada et les États-Unis en majorité pour cela.
Les finances
Pour l’aspect financier, nous n’avions pas de budget précis, nous étions assez lousses à ce niveau-là, mais comme on dormait en camping lorsqu’on était en nature et qu’on faisait du couchsurfing dans les grandes villes, notre voyage ne nous a vraiment pas coûté cher (autour de 2000 $ pour les trois mois).
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Les bagages
J’ai toutefois eu quelques regrets concernant mes bagages. J’aurais dû faire une Bruno Blanchet de moi-même et partir avec le plus petit des sacs à dos. Comme on marchait constamment avec notre sac, je crois que j’aurais dû me limiter au niveau des vêtements. Par contre, les changements de température ont rendu difficile de se limiter dans mes choix de vêtements, car il fallait être prêtes à des nuits froides et des jours chauds. Aussi, on avait tout notre stock de camping, ce qui prenait presque l’entièreté de notre sac.
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4. Concernant la logistique et la gestion du voyage sur place, que peux-tu nous raconter sur ton mode de déplacement si particulier ? Et avez-vous dû parfois opter pour des alternatives à l’auto-stop, car ça ne fonctionnait pas ?
Les rencontres
La base d’un voyage en auto-stop est de ne pas être stressé et pressé dans le temps. Il faut aussi être prêt à faire plein de rencontres inusitées. Dans la même semaine, on s’est fait ramasser par Mark Abma (un pro skieur), un autochtone-entrepreneur qui nous a amenées dans sa réserve pratiquement autosuffisante (ils ont construit leur propre système hydro-électrique), et un ancien toxicomane sorti de prison depuis plusieurs années qui a décidé de reprendre sa vie en main (devenu mécanicien et papa)… Bref, des histoires uniques de résilience et de courage !
La base d’un voyage en auto-stop est de ne pas être stressé et pressé dans le temps. Il faut aussi être prêt à faire plein de rencontres inusitées.
Les règlements
Plus spécifiquement pour le pouce, il est, selon moi, toujours très important de faire ses devoirs et regarder les règlements et le fonctionnement des zones où tu penses aller. Le but n’est pas de se mettre en danger. Par exemple, en Équateur, le système d’autobus est si simple et à peu de frais que faire du pouce devient alors une méthode de voyage beaucoup plus complexe que de prendre les autobus qui se déplacent de village en village à plusieurs heures de la journée. Nous n’avions même pas besoin de regarder d’horaire, le chauffeur annonce sa destination, alors tu as juste à embarquer dans celui qui se dirige à l’endroit désiré.
Plus spécifiquement pour le pouce, il est, selon moi, toujours très important de faire ses devoirs et regarder les règlements et le fonctionnement des zones où tu penses aller. Le but n’est pas de se mettre en danger.
La sécurité avant tout
À d’autres endroits, il est interdit de faire du pouce sur les autoroutes. Aussi, toujours vérifier si l’endroit est sécuritaire. En Colombie-Britannique, nous avons modifié notre trajet en raison de la route 16 prénommée Highway of tears qui porte son nom à la suite d’une série de meurtres non élucidés et de disparitions de jeunes femmes. Il y a eu, à ce jour, 19 victimes entre les années 1969 et 2011. On a donc fait un détour pour ne pas ajouter un nombre à cette statistique…
Pour deux jeunes filles, mon truc était de ne JAMAIS avoir de pancarte pour une question de sécurité. On ne nommait jamais l’endroit où l’on allait quand une voiture s’arrêtait. La règle numéro 1 avec mon amie était simple : si une de nous deux avait un mauvais « feeling » sur le chauffeur, on n’embarque pas. On demande donc tout le temps où la personne se dirige, et si ça nous convient et que la personne semble digne de confiance, on leur mentionne ensuite où on aimerait aller. Si on avait un mauvais « feeling », on se trouvait une mauvaise excuse pour ne pas embarquer (ex. : on voulait se rendre plus loin, on veut aller dans une autre direction, etc.). Amener la discussion est le meilleur truc que je peux vous donner pour votre sécurité.
EN VILLE, un de nos trucs était de faire du pouce au pire endroit possible bien que cela puisse paraître contradictoire. Par exemple, à Vancouver, on a fait du pouce en plein milieu d’une route super achalandée, les gens s’arrêtaient alors souvent pour nous dire que personne n’allait nous embarquer ici et comme ils trouvaient qu’on avait l’air nulle pour faire du pouce, ils nous embarquaient pour nous amener à un endroit plus stratégique (haha ! Vive la psychologie inversée).
EN CAMPAGNE, pas mal n’importe où, où il y a un accotement et que les voitures peuvent aisément ralentir en toute sécurité. On ne voudrait pas créer un accident chez un bon samaritain.
Pour deux jeunes filles, mon truc était de ne JAMAIS avoir de pancarte pour une question de sécurité. On ne nommait jamais l’endroit où l’on allait quand une voiture s’arrêtait. La règle numéro 1 avec mon amie était simple : si une de nous deux avait un mauvais « feeling » sur le chauffeur, on n’embarque pas.
Les douanes
Dans ce voyage, le plus difficile a été à la frontière Canada/É.-U. au Yukon puisque le conducteur de la voiture devient alors responsable de nous pour la traverse des douanes. Je comprends donc très bien que personne ne veut prendre le risque de traverser avec deux inconnues. On a dû attendre environ 5 h cette fois-là (le plus long moment d’attente du voyage). Finalement, trois voyageurs allemands ont décidé de nous rapprocher des douanes, mais ils nous ont demandé de traverser à pied et de les rejoindre de l’autre côté des douanes. Honnêtement, ça nous convenait très bien et j’aurais fait la même chose.
Les risques de l’orgueil
Pour le reste du voyage en auto-stop, on a toujours réussi à faire du pouce assez facilement. La seule place où on s’est trouvées complètement ridicules, ce fut la toute dernière journée à Las Vegas pour se rendre à l’aéroport. On ne voulait pas payer pour le taxi puisque nous avions réussi à nous déplacer en pouce pour tout le reste du voyage, on ne voulait donc pas finir le voyage différemment. On a donc décidé de marcher jusqu’à l’aéroport à Las Vegas, avec nos gros sacs de voyage. Pour vous situer, Las Vegas est un désert et pour se rendre à l’aéroport en pleine heure de midi, ça nous a pris deux heures de marche en pleine canicule pour y arriver. On est donc arrivées à l’aéroport, Laurence était déshydratée et moi, j’avais les pieds en sang. HAHA ! Comment bien finir un voyage ?
La légalité de l’auto-stop
Pour ce qui est de la légalité de ce mode de transport, dans la plupart des États, c’est permis. Les endroits proscrits sont sur les autoroutes (on n’y allait pas de toute façon) et près des prisons. Certains États le déconseillent fortement et je crois que dans certains États, c’est peut-être illégal. Je vous conseille de valider les lois de chaque État avant de vous lancer dans une telle aventure. Dans un voyage précédent (Sud-Ouest des É.-U.), on s’est fait arrêter trois fois par la police en Arizona, mais uniquement puisqu’ils voulaient s’assurer que nous n’étions pas des fugitives. Ils validaient nos passeports et tout était beau. Un shérif nous a même fait un « lift » en Oregon.
5. Comment organisais-tu tes journées une fois sur place ?
Les communications
Lorsqu’on dormait en forêt, il est certain que nous n’avions pas accès à Internet, mais dès qu’on arrivait en ville où dans un petit village, l’Internet était généralement assez accessible. Sinon, on utilisait beaucoup l’application Maps.me qui ne nécessite pas de Wi-Fi. Il faut uniquement télécharger les cartes lorsqu’on a accès à du Wi-Fi et ensuite, il est possible naviguer sur les cartes sans Internet. C’est une application super pertinente pour tous types de voyage. Tu y vois toutes les randonnées (même celles peu connues), sentiers, routes, etc.
Les dodos
Pour ce qui est de la gestion du dodo, disons que c’était la partie la plus complexe de ce voyage en auto-stop:
En Alaska, il y a plusieurs campings gratuits à la disposition des randonneurs, alors dès qu’il y en avait, on allait là. Lorsqu’on était dans une grosse ville (Whitehorse, Seattle, Portland, etc.), on faisait du couchsurfing (on a même fait du couchsurfing dans une roulotte stationnée au Walmart sans eau courante à Whitehorse).
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En nature, on dormait généralement à un endroit dans la forêt ou sur le bord de l’eau. Généralement, lorsqu’on se faisait déposer quelque part, on partait immédiatement en prospection d’un endroit où dormir (avant qu’il ne fasse noir).
Dans les villages ou petites villes, on a trouvé notre propre méthode puisqu’il n’y a pas souvent de couchsurfing et qu’on ne voulait pas piquer notre tente en plein milieu du village non plus. On cognait chez les gens pour savoir si on pouvait installer notre tente sur leur terrain arrière (souvent clôturé en raison des ours). La première fois, on a été super gênées de demander cela, mais avec le taux de succès et l’engouement des gens face à notre périple, ça l’a super bien fonctionné.
Aussi, on se sentait plus en sécurité de cette façon-là que dans les buissons dans le milieu de nulle part. Ainsi, quand on se faisait déposer dans un village, on « spottait » les maisons qui avaient l’air « sympathiques et dignes de confiance » (honnêtement je ne vous cacherai pas que notre système n’était basé en rien sur des données probantes haha !). S’il y avait déjà des gens dehors, on demandait directement. Notre taux de réussite a été étonnamment élevé. Des fois, les gens nous accueillaient même chez eux (vivement les douches haha). À Bend, en Oregon, nous sommes tombées sur la maison de Ian, un gentil futur papa qui nous a accueillies chez lui pour trois jours. Il nous a passé son Stand Up Paddle une journée et une autre, on est allées tous ensemble descendre la rivière en tube à air !
Des fois aussi, notre « lift » nous proposait de dormir chez sa famille ou s’il connaissait quelqu’un dans le village, il nous le disait et nous y amenait !
Les seules fois où on a payé pour l’hébergement c’est à Las Vegas, à Tofino (pour le camping, vu qu’ils sont super stricts pour le camping sauvage là-bas) et dans un camping d’un Parc National en Oregon, donc uniquement trois fois en trois mois.
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Dans les villages ou petites villes, on a trouvé notre propre méthode puisqu’il n’y a pas souvent de couchsurfing et qu’on ne voulait pas piquer notre tente en plein milieu du village non plus. On cognait chez les gens pour savoir si on pouvait installer notre tente sur leur terrain arrière.
L’hygiène
Pour ce qui est de l’hygiène, disons que ce n’était pas notre fort ! Heureusement pour nous, il y avait des rivières et des lacs pas mal partout. Sinon, j’avais des lingettes humides nettoyantes que j’utilisais chaque matin pour me donner l’impression d’être propre. Aussi, avec les couchsurfers et lorsqu’on dormait chez l’habitant, plusieurs nous offraient de prendre une douche. Pour le lavage, généralement, on avait l’occasion de le faire avec le couchsurfing, mais il nous arrivait souvent aussi de laver deux ou trois morceaux dans la rivière et on les faisait sécher sur une corde ou un arbre, voire même une clôture. Pour les toilettes, disons que nous étions rendues les expertes des toilettes sèches. À un point tel qu’en Californie, on est tombées sur une toilette chimique pis on trouvait dont que c’était du gros luxe et que ça sentait bon haha !
6. Comment s’est passée la cohabitation avec ta partenaire de voyage ?
Super bien! Ce qui est surprenant pour deux filles qui ne s’étaient pas vues pendant pratiquement deux ans. Le fait de partager une mini tente deux places peut produire deux scénarios : vouloir s’arracher la face en peu de temps, ou te rapprocher très rapidement. Je dois avouer que je n’aurais pas fait ça avec plusieurs de mes amies.
En gros, je crois que le fait d’être deux filles assez relax, sans gros caractère et capable de s’adapter nous a beaucoup aidées ! Aussi, le jeu Catane (version carte) nous a permis de nous divertir les soirs dans la tente. C’est niaiseux, mais je crois que notre horaire de vie et tempérament similaire nous ont permis de bien cohabiter. Nous sommes deux lève-tôt, ce qui, selon moi, dans ce type de voyage, est super important. Si une est un oiseau de nuit et l’autre lève-tôt, ça n’aurait pas fonctionné en tente.
Je n’aurais jamais fait ce genre de voyage en solo, les souvenirs sont faits pour être partagés ! Aussi, pour une question de sécurité, je déconseille fortement à toutes de voyager seule sur le pouce, sans compter que dans l’Ouest, il y a beaucoup d’ours. J’aurais moins trippé de dormir toute seule dans les bois !
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En plus, à deux, on partage des « insides » et des souvenirs pour la vie ! À chaque fois qu’on se voit, on devient nostalgique de tous ces beaux moments ! On a même gardé contact avec plusieurs personnes qu’on a rencontrées lors de notre voyage en auto-stop ! Ce matin, j’étais justement au « shower » d’un couple d’amis qui nous a ramassées en pouce à Tofino.
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Je n’aurais jamais fait ce genre de voyage en solo, les souvenirs sont faits pour être partagés !
7. Est-ce que tu t’es sentie en danger pendant ce voyage sur le pouce?
Lors de ce voyage en auto-stop, je me suis rarement sentie en danger. Dans le secteur où on était, c’était pratiquement plus les animaux qui étaient une menace (ours, lynx, les sacrés ratons laveurs qui mangent nos Pringles…). Pour nos « lifts », nous avons été inquiètes une seule fois (à la frontière de l’Alaska). Notre chauffeur et son ami étaient visiblement dans un état de consommation d’alcool et ils insistaient pour qu’on aille à leur chalet dans le milieu des bois de l’Alaska. Disons que l’invitation a été assez facile à décliner.
De mon côté, je n’avais pas vraiment de craintes mises à part de nous faire voler notre nourriture par les animaux quand on était en milieu isolé pour quelques jours. On avait un système assez infaillible pour cacher notre nourriture. Il devait y avoir pour l’équivalent de deux tonnes de roche par-dessus notre sac, entouré d’une bâche haha. On ne rigole pas avec notre bouffe !
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8. Est-ce que tu racontais toutes tes péripéties à ta famille? Et as-tu eu les blues à un certain moment ?
Ma pauvre maman s’est désensibilisée progressivement à mon type de voyage. La première fois que j’ai fait de l’auto-stop en Argentine, je ne lui avais pas dit. La règle, lui dire une fois arrivée à destination que j’étais bel et bien en vie. Généralement, je l’avisais que j’allais possiblement être sans réseau pour un nombre X de jours et de ne pas s’inquiéter si elle n’avait pas de nouvelle avant ce nombre de jours. Je lui donnais souvent un délai d’inquiétude (ex. : si tu n’as pas de nouvelles de moi dans six jours, tu peux appeler la police).
Aussi, l’application « ami » sur iPhone permet aux personnes que tu autorises (tes amis) de savoir où et quand tu étais la dernière fois que tu avais du Wi-Fi (ça facilite donc le réseau de recherche si jamais tu disparais). Naturellement, le truc est toujours de donner le plus de nouvelles possibles. On disait souvent aux gens en pouce qu’on allait rejoindre un membre de la famille à tel endroit. Comme ça, ils pensaient qu’on était attendues quelque part et cela peut en faire fuir plusieurs de s’essayer de faire quoi que ce soit.
Pour ce qui est des blues, je crois qu’on a bien dosé notre voyage entre la forêt et la ville. Souvent, lorsqu’on était en ville, après deux ou trois jours, on voulait juste retourner en forêt. Par contre, quand on était en forêt, on avait hâte parfois d’avoir accès à une douche et de voir des gens. Bien doser l’alternance ville/village et forêt a été une clé importante du succès de notre voyage. Sinon, à la mi-parcours (à Portland), on s’ennuyait des trucs ultras banals de la vie quotidienne. On a habité une semaine dans une famille vraiment chouette et on trippait à vider le lave-vaisselle. Ça peut paraître vraiment ridicule, mais une routine c’est agréable par moment. Après deux mois à se déplacer pratiquement tous les deux à trois jours, c’est super agréable de se poser et faire des tâches « normales » du quotidien. Cuisiner dans une vraie cuisine aussi c’est vraiment le fun quand ça fait une semaine que tu cuisines sur des roches sales et instables.
Ça peut paraître vraiment ridicule, mais une routine c’est agréable par moment. Après deux mois à se déplacer pratiquement tous les deux à trois jours, c’est super agréable de se poser et faire des tâches « normales » du quotidien.
9. Quels sont tes souvenirs les plus marquants de ce voyage en auto-stop?
Les rencontres familiales
Bien que ça va paraître ultra quétaine, c’est vraiment les gens qui forgent les souvenirs plutôt que les lieux. On a rencontré tellement de gens avec des histoires incroyables qui nous ont permis de voyager un peu avec eux. On a passé une semaine dans une famille à Portland (la famille d’un gars qu’on avait rencontré en pouce au Mont Rainier et qui nous avait dit d’appeler sa famille une fois arrivées à Portland pour qu’on séjourne chez eux). On a donc appelé des inconnus à Portland et ils se sont fait un grand plaisir de nous loger. Nous devions rester deux jours, mais ils étaient si accueillants et sympathiques que nous sommes restées plus d’une semaine. On a pu partager un samedi de shabbat juif avec toute leur famille et leurs amis !
La nuit infernale
D’un autre côté, un de nos pires souvenirs a été la nuit dans le petit village de Cache Creek en Colombie-Britannique (à environ 3 h 30 de Whistler). Nous sommes arrivées relativement tard à cet endroit et il commençait à faire noir. On s’est donc empressées de chercher un petit motel puisqu’il n’y avait pas beaucoup d’espace vert en forêt pour planter notre tente discrètement. Au seul petit motel de la place, la propriétaire a tout simplement refusé de nous prendre. Son motel était plein et elle a refusé qu’on installe notre tente sur son terrain (nous lui avions même proposé de payer notre emplacement à l’extérieur, mais elle a refusé). Bref, il était autour de 22 h le soir et nous n’avions aucune place où dormir. On a donc décidé de s’installer dans un petit parc à côté de la caserne de pompier.
Malheureusement pour nous, une soirée de bal de finissants avait lieu dans une salle à environ 200 mètres d’où nous étions. Bref, une nuit à se faire déranger par des finissants en état très avancé d’alcoolémie qui vomissaient un peu partout (un gars est même tombé sur notre tente en plein milieu de la nuit). Comble de malheur, vers 4 h du matin, alors qu’on avait finalement réussi à s’endormir, un bruit fort s’est fait entendre et on a senti une pression sur notre tente. On a réalisé en peu de temps qu’on avait installé notre tente sur les « sprinklers » du parc. Dans l’espace de deux minutes, on s’est réveillées plus vite que l’éclair, avons sorti notre « stock » de la tente et avons déplacé celle-ci pour ne pas qu’elle soit aspergée d’eau. Bref, une nuit de m****.
Le paradis sur terre
Pour ce qui est des paysages, les plages de l’état de Washington sont difficiles à battre pour du camping sauvage ! On a fait une randonnée pour se rendre sur une plage sauvage (non accessible en voiture) et on y a installé notre tente pour deux jours. On avait tellement de temps libre qu’on a décidé d’aménager notre campement en véritable maison avec le bois de grève à proximité (espace cuisine, salon, notre salle de bain dans les buissons, etc.). C’était magnifique comme paysage. Sinon, c’est certain que côté montagne, l’Alaska et le Yukon c’est magnifique et très peu achalandé. Aussi, Yosemite est un parc national ultra touristique, mais pour une raison, c’est fabuleux comme décor.
Le choc des générations
Comme le but de faire un voyage en auto-stop n’est pas d’économiser sur le moyen de transport, mais bien de rencontrer des gens, Laurence et moi sommes encore en contact avec des gens qui nous ont hébergées ou encore pris sur le pouce. On a eu la chance de rencontrer un couple de personnes âgées (Walter et Louise) sur le traversier Victoria-Seattle qui nous ont offert un « lift » après avoir vu notre pancarte sur le traversier. Ils étaient super curieux de notre voyage et quand on en a discuté lors du déplacement en voiture, ils ont trippé sur notre histoire. Ils nous ont dit qu’ils avaient une résidence secondaire à Pacific City en Oregon et de les contacter lorsqu’on allait y être pour qu’ils nous hébergent. On a vraiment cliqué avec eux malgré l’écart générationnel et on les a donc rejoints un mois plus tard à leur chalet. C’est dur à écrire et à expliquer des liens forts qui se produisent en si peu de temps en voyage, mais on est encore à ce jour en contact avec Walter (malheureusement Louise est décédée l’an dernier).
Comme le but de faire un voyage en auto-stop n’est pas d’économiser sur le moyen de transport, mais bien de rencontrer des gens, Laurence et moi sommes encore en contact avec des gens qui nous ont hébergées ou encore pris sur le pouce.
10. Pour ce qui est du retour du voyage, comment s’est passé le retour à la réalité ?
Comme dans tous les retours de voyage, tu retombes vite dans la routine quotidienne. Avec Laurence, on s’était faites une liste de trucs/morales à ne pas oublier suite à notre voyage sur le pouce. Par exemple, on apprécie maintenant être malade DANS un lit chez soi. Hahaha ! On s’était toujours dit qu’on ne pourrait plus chialer quand on allait être malade chez nous (pour faire un résumé, Laurence a été malade à Hood River, en Oregon, alors qu’on logeait dans la cour arrière de chez quelqu’un. Disons qu’on a dû enterrer ses fluides [selles et vomis] dans la cour. Plusieurs de nos camisoles ont aussi servi de papier toilette.
Certes, le voyage en auto-stop n’est certainement pas pour tout le monde, mais si vous décidez de franchir le pas, les histoires inspirantes de Marie-Kloé sauront certainement vous aider. Le voyage sur le pouce est incontestablement un voyage humain avant tout, pour les aventurières en quête d’une expérience unique. Un voyage de compromis et de laisser-aller qui vous fera certainement grandir en tant qu’être humain. La pandémie a certainement mis un frein sur les idées de voyage de plusieurs voyageuses, mais ne désespérez pas, le meilleur est à venir ! Souvent, les meilleures expériences proviennent d’idées qui semblaient totalement folles au départ. N’hésitez pas à vous lancer dans de nouvelles aventures pendant que vous en avez l’occasion. La pandémie nous aura certainement appris que les banalités du quotidien et la chance de voyager ne tenaient finalement qu’à un fil et nous en serons dorénavant certainement plus reconnaissantes.
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* Cet article a été rendu possible grâce à la collaboration de notre auteure, tous les propos et les expériences demeurent les siens ou ceux de son invité. Ils comportent également des liens affiliés de partenaires, choisis judicieusement par l’équipe de LVDQ, pour vous aider à organiser votre voyage en auto-stop.